Domaine de lutte contre les exclusions

 

La ville de Toulouse, comme la majorité des grandes villes en France, a connu plusieurs vagues de migration de personnes ressortissantes européennes d'origine roumaine et bulgare depuis une dizaine d'années. Ces personnes, arrivées dans des conditions de grande précarité, ont été de surcroît pénalisées dans leur démarche d'insertion par un régime de droit transitoire ne leur ouvrant l'accès à l'emploi et aux prestations sociales que de manière très limitée. Les familles se sont ainsi regroupées dans des squats et des bidonvilles posant un véritable enjeu social et territorial pour les collectivités confrontées à ce phénomène.

Très rapidement Toulouse s'est investie dans l'accompagnement de ces publics d'abord au travers d'actions principalement sanitaires sur des terrains d'accueil. 

Un plan d'actions

À partir de 2014 et de l'accès des citoyens roumains et bulgares à l'ensemble des droits ouverts à tout citoyen européen en France, la ville de Toulouse a développé un plan d'actions à l'égard de ces populations en partenariat très étroit avec la Préfecture. Il a ainsi été convenu de mettre fin progressivement aux campements illicites.
Les sites sont pris en compte dans le temps l'un après l'autre et une évacuation est systématiquement précédée d'une évaluation sociale de chaque ménage qui se voit ensuite proposer l'intégration dans un hébergement à titre temporaire avec un accompagnement renforcé dans un but d'insertion professionnelle et dans le logement. 

La vie communautaire sur des terrains vagues cède ainsi la place à la prise en compte de situations individuelles et à l'émergence du souhait par la très grande majorité de ces ménages de retrouver un mode de vie en famille nucléaire au sein de logements diffus  dans la cité.
Ce mode d'hébergement favorise l'intégration des ménages dans une véritable vie de quartier.

Les actions mises en place s'appliquent à promouvoir la scolarisation de tous les enfants, filles et garçons, dès l'âge de trois ans et durant a minima toute la période de l'obligation scolaire.

Signature d'un contrat individuel 

Pour entrer dans le dispositif d'hébergement, chaque personne majeure signe un contrat individuel fixant des objectifs personnalisés d'accompagnement social. Cette démarche garantit ainsi un accès égal aux cours de français et à la recherche d'emploi des hommes comme des femmes inscrits dans le projet, avec leur participation active dans la définition et la réalisation de ces enjeux.
Ces actions visent avant tout à permettre très rapidement à chaque famille d'évoluer en parfaite autonomie dans les dispositifs de droit commun (renouvellement des inscriptions scolaires de leurs enfants, rôle de parents dans les relations avec l'institution scolaire, recours à un médecin traitant, inscription à Pôle emploi, relations de locataires avec le bailleur...).

Fort de l'expérience issue de l'évacuation de la copropriété dégradée des Castalides, qui a permis en deux ans d'insérer ainsi 24 ménages d'origine roumaine, la première opération sur un campement illicite dans ce cadre s'est déroulée en septembre 2015 (île du Ramier) et a conduit à l'insertion de 115 personnes dans ce dispositif. L'accompagnement social est réalisé par l'association Soliha31 et coordonné par le Domaine de lutte contre les exclusions de la ville de Toulouse.